mercredi 5 août 2015

Sortilèges

Lorsque s'installe la nuit brune
Qu’ombres et ténèbres se confondent
Comme tous les soirs de pleine lune
Le fabuleux revêt le monde

Ce qui le jour paraît inerte
Au crépuscule déjà frémit
On communique, on se concerte
On se prépare à la grand nuit

Le frémissement des fougères
Est le prélude du boucan
Tandis qu'une brume légère
Masque le sol d'un linceul blanc

Tous les rampants suivent et se pressent
Sur le chemin fort emprunté
Menant au cœur de la kermesse
Dans la Clairière des Assemblées

Les colombes posées sur les branches
Piaillent une clameur tapageuse
Et forment une ramure blanche
Une vision ensorceleuse

Les loups sont arrivés par mille
Et se sont unis en un clan
Ce sont deux mille yeux jaunes qui brillent
Et contemplent la lune en hurlant

Les cerfs aux royales ramures
Aux sabots noirs, aux yeux de feu
Semblent invoquer dans un murmure
Les esprits sacrés de ces lieux

Dans un tourbillon de lucioles
Les licornes apparaissent enfin
Sublimes, mutines, elles caracolent
Suivies d'une armée de lutins

Les vampires et les loups-garous
Elfes, génies et farfadets
Se sont tous donnés rendez-vous
Pour célébrer l'union sacrée

La nuit s'annonce longue et folle
Sans une pause jusqu'au matin
De sarabandes en farandoles
C'est le sabbat des magiciens

Liesses, délices et bombance
Chacun fait une place de choix
À ceux qui rentrent dans la danse
C'est l'hymne suprême à la joie

On crie, on hurle, on grogne, on brame
On danse, on saute, on vole, on court
La tension monte, les cœurs s'enflamment
La démence dure jusqu'au jour

L'aube apparaît, ainsi s'achève
Le carrousel des sortilèges
Le monde morne baille et se lève
Et disparaissent les cortèges

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