jeudi 30 juillet 2015

Le rêve de Neptune

Demain, je volerai sur le tranchant des flots
Où, ivre d’alizés, d’azur et de lumière,
J’approcherai les hommes arrogants et idiots,
Leur cortège d’erreurs, leurs us et leurs manières.

Ce soir, je quitterai mes profondeurs intimes,
Mon peuple, mes sujets, mes proches et amis.
Et ils ne verront rien quand mes larmes divines
Aux flux nacrés du fond se seront réunies.

Je ne suis plus un Dieu ou je ne veux plus l’être
L’espace d’un futur que j’aspire à changer.
Homme non plus je suis, bien que souhaitant paraître
A leur image pair pour mieux les défier.

Leurs pouvoirs sont infimes comparés à leurs faits.
Mais la raison les fuit, leur laissant la folie.
Excessifs et cruels, ils puisent en leurs méfaits
L’ivresse formidable vitale à leur survie.

Sans violence je veux vaincre la barbarie,
Une dernière fois, pour leur ultime sort,
J’affréterai mon arche et sur l’Océanie
J’irai à leur rencontre et j’irai jusqu’au port.

Et je m’envolerai sur le tranchant des flots
Où, ivre d’alizés, d’azur et de lumière,
J’en oublierai les hommes, pauvres fous, pauvres sots
Qui se croient éternels, ils ne sont qu’éphémères.

mercredi 22 juillet 2015

Welcome

Ils ont frappé à notre porte
Porteurs d'un espoir juste et fou
Et d'une détermination forte
Ne plus vouloir vivre à genoux

Ils souhaiterait simplement vivre
Travailler la terre de leurs mains
Exploiter les diamants, le cuivre
Etre enfin chez eux souverains

Mais l'Afrique appartient à d'autres
Aux blanches multinationales
Qui se délectent et qui se vautrent
Dans les profits et les scandales

Terre d'éternelles convoitises
Zone de discordes et de conflits
Qu'il y a des siècles on colonise
Qu'on défigure et qu'on spolie 

Ils ont donc bravé les tempêtes
Traversé les guerres, les déserts
Ils n'avaient qu'une idée en tête 
Un seul objectif l'Angleterre

A bord de rafiots improbables
Aux mains de cupides passeurs
Ils ont accosté sur le sable
Transis par le froid et la peur 

Chaque jour des milliers arrivent
Et chaque jour des milliers meurent
Une tragédie entre deux rives
Entre deux mondes un crève-cœur

Ils ont abandonné en route
Le peu qu'on leur avait laissé
En espérant trouver sans doute
Un peu de solidarité 

Mais l'Europe n'a pas de mémoire
Ayant pillé copieusement
Elle refoule la vague noire
En hurlant à l'envahissement

Minables sont notre indifférence
Notre égoïsme, notre confort
Face à cette désespérance
Face à la douleur et la mort

Ils ont frappé à notre porte
Pour un peu de fraternité
Ils ont frappé à notre porte
Que nous avons cadenassée

dimanche 19 juillet 2015

Les Ogres

Du haut de vos tours imprenables
Vous dégustez votre festin
Riant à nos vies lamentables
À nos misérables destins
Vous riez fort, la langue épaisse
Les doigts juteux, le menton gras
En vous vautrant dans votre graisse
Et en déféquant dans vos bas
Vous dévorez tout ce qui passe
Tout ce qui croise votre chemin
De votre appétit de rapace
Et de votre rage de chien
Vous déchirez avec vos griffes
La viande vive des malheureux
Préférant ceux qui se rebiffent
Aux éreintés, aux souffreteux
Vous êtes les rois de ce monde
Et n'avez que faire de ses lois
Qu'importe si la colère gronde
Et si le petit peuple aboie
Même si la clameur de l’émeute
Vous a quelques fois réveillé
Votre clan domine la meute
Et il contrôle les destinées
Vous vous gaussez de la détresse
De la peine et de la douleur
Vous n’y voyez qu’avec ivresse
L’apologie de vos valeurs
Cela fait des milliers de lunes
Que vous œuvrez incognito
Que vous amassez des fortunes
Multipliez vos capitaux
Le pouvoir rend mégalomane
Vous enflez et vous sentez fort
Mais au bout pour tous le même drame
Au fond du couloir, c’est la mort
Au terme d’une vie malfaisante
Au moment de faire ses adieux
Votre âme, inquiète, agonisante
Priera de n’pas croiser son Dieu

vendredi 17 juillet 2015

La ballade du déprimé

Je vous écris, depuis ma nuit
Et mon isolement chronique
Je flotte encore au fond d’un puits
Où baignent tous mes déchets toxiques
Je patauge dans ce lisier
Et je me vautre dans l’indolence
Qu'il est tentant de dériver
Et de se nourrir du silence

     C'est la ballade du déprimé
     Du cafardeux et du morose
     La ritournelle de l'accablé
     Qui s'éclate avec sa névrose

J’apprécie le bien-être moite
Que me procure l'obscurité
Et la sensation délicate
De ma vulnérabilité
Je plane ivre entre deux mondes
Conscient de mes égarements
J'explore circonspect et je sonde
Les frontières floues de mes tourments

     C'est la ballade du déprimé
     Du cafardeux et du morose
     La ritournelle de l'accablé
     Qui s'éclate avec sa névrose

Je suis triste et mélancolique
Sans en connaître les raisons
Et ma camisole chimique
A sur moi l'effet du poison
Je lutte en vain contre mes peines
Mon dégout et mon apathie
Tandis que j'attends que revienne
Mon appétence pour la vie

     C'est la ballade du déprimé
     Du cafardeux et du morose
     La ritournelle de l'accablé
     Qui s'éclate avec sa névrose

Demain encore j'émergerai
A nouveau libre de mes abîmes
J'irai jusqu'au prochain arrêt
Jusqu'à la prochaine déprime...

     C'est la ballade du déprimé
     Du cafardeux et du morose
     La ritournelle de l'accablé
     Qui s'éclate avec sa névrose

mercredi 15 juillet 2015

Je cherche encore

Je cherche dans le ciel de septembre
La lueur éteinte des souvenirs
Les mots gommés, les lettres d'ambre
Les joies oubliées et les rires
Nous étions deux, indivisibles
Dans notre seule immensité
Nous étions deux corps invincibles
Exultant notre unicité

     Je cherche encore ce que je cherche
     Perdu au milieu du néant
     Mon esprit se brouille et s'assèche
     Au bord de ce gouffre béant

La lune blanche que la nuit voile
Observe de son œil intrusif
Nos corps imbriqués sous la toile
D'un lit défait et addictif
L'aliénation de nos étreintes
Et le supplice de nos ardeurs
Impressionnent de leurs empreintes
Notre mémoire et nos douleurs

     Je cherche encore ce que nous fûmes
     Dans la solitude et le doute
     Alors que le passé exhume
     Les certitudes que je redoute

Le crépuscule de notre idylle
S’enflamme dans un ciel carmin
Et la canicule de ton île
S’éteint lascive sans lendemain
Il me souvient ton épiderme
Et le soyeux de ton pubis
Lorsque sans un seul jet de sperme
Je débauchais le Paradis

     Je cherche encore cette lumière
     Qui m’aveuglait et me guidait
     Je cherche ta main qui hier
     M’émouvait et me rassurait

L’usure efface mon encéphale
Et lentement je me dissous
Les images et les sons s’emballent
Tout se confond, tout devient flou
La nuit m’attend je l’imagine
Dans son implacable corset
Elle m’attend belle et féminine
Éternellement, je vais l’aimer

     Je cherche encore ce que je cherche
     Perdu au milieu du néant
     Mon esprit se brouille et s'assèche
     Au bord de ce gouffre béant



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J'suis mort

J'aurais pu naître en temps de paix
Dans un pays démocratique
J'aurais eu une enfance dorée
Et une éducation classique
Mais je suis né à Fallujah
Mauvais endroit, mauvais moment
Et ils ont tué au nom d'Allah
Leurs propres frères musulmans
A quoi joue Dieu dans son royaume
Est-il aveugle, sourd ou trop vieux
Pour laisser ainsi tous les hommes
Tuer au nom du religieux ?
Maint'nant j'suis sûr que Dieu existe
Et que si nous nous entre-tuons
Si nous sommes autant bellicistes
C'est pour lui plaire, c'est en son nom.

   C'est c'que je dis bien haut et fort
   C'est c'que je crie depuis qu'j'suis mort

J'aurais pu grandir normalement
Dans une cité riche et prospère
J'aurai pu être cet enfant
Ce citoyen heureux et fier
Mais je suis né à Kigali
Ville de chaleur et de misère
Je suis né de parents Tutsis
Quelques années avant l'enfer
Pourquoi mon père n'a pas lutté
Quand ils ont éventré ma sœur
Pourquoi ma mère n'a pas pleuré
Quand ils lui ont arraché le cœur
La barbarie est une tumeur
Nous sommes pires que des animaux
On ne sait plus pourquoi on meurt
Et l'origine de ce chaos

   C'est c'que je dis bien haut et fort
   C'est c'que je crie depuis qu'j'suis mort

J'aurais pu vivre plus au Sud
Dans un état de liberté
Où les conditions sont moins rudes
Le quotidien plus enchanté
Mais je survis à Pyongyang
Cité prisonnière de ses peurs
De son économie exsangue
De la folie d'un dictateur
Le communisme fut un beau rêve
Que nous avons tant exhalté
Mais quand je vois tous ceux qui crèvent
Quand je vois ces désanchantés
J'me dis que toute cette misère
Cette souffrance et ce malheur
Ne peuvent que devenir colère
Pour bâtir un monde meilleur

   C'est c'que je dis bien haut et fort
   C'est c'que je crie depuis qu'j'suis mort

J'aurais pu mourir bien plus tard
Dans ce pays que j'aimais tant
J'aurai pu vivre mais le hasard
En a décidé autrement
Est-ce la malchance ou la connerie
Difficile ici de trancher
Quand l'on sait que dans ce pays
Le port d'arme est une fierté
Smith & Wesson, Kalashnikov
On les trouve en supermarket
Et après chaque catastrophe
Ils disent qu'il faut que ça s'arrête
Mais personne ne fera la promesse
Sous peine d'en prendre une dans la tête
De mettre fin à ce business
Welcome to the United States



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mardi 14 juillet 2015

Fait divers

Mon pauvre Gaston, t'es vraiment con
Elle était dingue, un vrai démon
Mais t'aurais pu faire attention
Au lieu d'te la jouer Cro-Magnon

Gaston mon frère t'es un vrai cas
J'te dis qu'il y en a pas deux comme toi
C'est déjà la troisième nana
Que tu exploses ce dernier mois

Mon vieux Gaston, c'est quoi ta came
C'est quoi ton blème avec les femmes
Fait quelque chose, change de programme
Faut toujours qu'ça s'termine en drame

Cette fois Gaston c'est le gros lot
C'est plus un drame, c'est Waterloo
Elle est plus raide qu'un javelot
Elle est glacée comme un frigo

Gaston, mon pote, t'es un boulet
Il est un peu tard pour pleurer
Aides-moi plutôt à nettoyer
Passe-moi le seau qui est sous l'évier

Une femme, Gaston, c'est un mystère
Un coffre englouti, une galère
Mais c'est aussi une sœur, une mère
L'origine de la vie sur terre

Maintenant Gaston, faut qu'tu te barres
Ou je t'en colle une dans l'cigare
Finalement t'es un vrai connard
Un impuissant, un mou du dard

Dégage Gaston, reviens jamais
Essaye de te faire oublier
J'dirai rien à nos associés
J'dirai qu'j'sais pas où t'es passé

Mon pauvre Gaston, t'es qu'un sale con
Elle était dingue, un vrai démon
T'aurais pas dû faire un carton
Et te la jouer Cro-Magnon


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dimanche 12 juillet 2015

Il paraît que

Le sexe y a pas qu'ça dans la vie
C'est c'que me disait Sifredi

La bouffe faut éviter le gras
C'est c'que me disait Gargantua

La guerre c'est pas bien, c'est pas beau
C'est ce que me disait Rambo

Le pouvoir rend cruel et fou
C'est c'que me disait Mobutu

L'argent, tu en veux toujours plus
C'est ce que me disait Crésus

La mode c'est tout l'temps démodé
C'est c'que m'disait Jean-Paul Gaultier

L'école c'est quand même un peu le bagne
C'est c'que me disait Charlemagne

L'avenir faut l'prendre à bras-le-corps
C'est c'que m'disait Terminator

La religion j'y ai jamais cru
C'est c'que m'disait le p'tit Jésus 

L'amour c'est ce qu'il y a d'plus enivrant
C'est ce que me disait Don Juan

La vie c'est comme un météore
C'est ce que me disait La Mort


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vendredi 10 juillet 2015

Pourquoi ?

Pourquoi t'es né, bébé, est-ce que tu l' sais ?
A quoi ça sert tout ça, où est-ce que tu vas ?
La vie s'enfuit, petit, vers l'infini
Perds pas de temps, enfant, t'es déjà grand

Pourquoi tu trimes, t'escrimes, à quoi ça rime ?
Pour des patrons, mon bon, des maquignons
De vrais pourris, l'ami, de gros nantis
Qui te jetteront, bouffon, comme un vieux con

Pourquoi tu votes, mon pote, pour qui tu votes ?
Pour des salauds, mon beau, des démagos
Ils t'ont baisé, je sais, t'as pas aimé
Faut qu'ça s'arrête, tout net ou faut qu'ça pète

Pourquoi tu vis, chérie, pour qui tu jouis ?
Pour un julo, trop beau, un hidalgo
Mais tu te leurres, mon cœur et puis tu pleures,
Pour un salaud, macho, un gigolo

Pourquoi tu meurs, douleur, c'est déjà l'heure
Pas eu le temps, Maman, de prendre le temps
J'veux pas partir, souffrir, j'veux pas mourir
T'as pas le choix, mon gars, il va faire froid.



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Nultinationales

Pepsi, Total, Orange, Coca,
BP, Enron et Paribas,
Apple, Mercedes, Ikea,
Bouygues, Carrefour et PSA,
Sanofi, IBM, Nutella,
Samsung, Danone et Areva,
MacDo, Google, HP, Honda,
Leclerc, HSBC, Veolia,

   Grands Manitous de nos envies
   Escrocs sordides de nos désirs
   Guides spirituels de nos survies
   N'en jetez plus, je vais vomir

Facebook, Auchan, Carte Visa,
EDF, Sony, Toyota,
Intel, Ricard, Exxon, Zara,
Renault, Gasprom, Wall-Mart, Axa,
Publicis, Barclays, Aviva,
Thales, ING, Rexona,
L'Oréal, Goldman Sachs, Matra,
Natixis, Cisco, Groupama,

   Nos vies valent moins que vos produits
   Travail d'esclaves pour consommer
   Et quand vous nous aurez tout pris
   Il sera le temps de crever

Accor, Monsanto, Seita,
Oracle, BMW, Fanta,
Airbus, Amazon, Dexia
FNAC, SFR, Castorama
Valeo, Monoprix, Habitat
Swatch, Alcatel et Yamaha
Vinci, Siemens, Ushuaïa,
KFC, LG, Sephora,

   Voleurs, violeurs sans états d'âme
   Pollueurs sans foi de nos destins
   On en peux plus de toutes vos cames
   On en peux plus d'vos baratins
   Gardez pour vous vos manigances
   Vos exactions et vos pillages
   L'ordre mondial de la finance
   Nous maintient tous en esclavage
   Vous nous avez piégés, baisés
   Et nous n'avons rien vu venir
   Continuez tant que vous pouvez
   Demain sera notre avenir !

Boeing,
Quick,
Vivendi,
Philip Morris
Suez,
Crédit Agricole,
Fiat,
Monsanto,
Casino,
EBay,
Free,
Gifi,
Alstom,
Lagardère,
FedEx,
PMU,
Flunch,
Kronenbourg,
Audi,
ArcelorMittal,
Disney,
Metro Goldwin Meyer,
Burger King,
Michelin,
Budweiser,
Pernaud,
Fly,
Nestlé,
Leroy Merlin
Thomson,
Nissan,
LVMH
Etc...



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J’ai vu le loup

J'ai vu le loup
Il y a une demie-heure
Il m'a fait Ouh!
Et je n'ai pas eu peur
Où vas-tu
M'a-t-il demandé
Chez le Roi Ubu
Lui ai-je chanté...

Il n'est pas méchant
Car il est très très vieux
Il n'a plus de dents
Il souffre des yeux
Il peux plus courir
Longtemps dans les bois
Sous peine de souffrir
Pendant plusieurs mois

Pour le chaperon
Il plaide non coupable
Pour les p'tits cochons
C'est juste une fable
La chèvre et l'agneau
Ce n'était pas lui
Encore des ragots
Et des calomnies

J'ai vu le loup
Il y a une demie-heure
Il m'a fait Ouh!
Et je n'ai pas eu peur...



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Vie-déo Game

Le chemin défile sous tes pieds
Comme un tapis roulant grippé
Tu avances toujours et encore
Et tu sais qu’si t’arrête, t’es mort
Dans ce décor de carton-pâte
Tu te débats pauvre primate
Aux carrefours tu dois choisir
Une direction et t’y tenir
Ta vie est la somme de tes choix
Avec tes doutes, portant ta croix
Ouvre cette porte, joue cette séquence
Choisis tes mots ou tes silences
Quoique tu fasses tu continues
Cette course folle et soutenue
Ton personnage gagne des points
En expérience, en coups de poing
Tu ris, tu pleures, tu jures, tu cries
C’que tu choisis, c’est c’que tu vis
Jouer des coudes, gagner des thunes,
Tu cherches toujours à faire fortune
Ou bien alors tu la joues Cool
T'as pas envie d’finir maboule
Mais pour passer tous les levels
Faudra la jouer Machiavel
Tes qualités seront requises
Si tu veux pas être dans la mouise
Tu montes, tu vises toujours plus haut
Et tu t’dis : chienne de vie-déo
Mais plus t’avances, plus tu faiblis
T’as l’expérience mais t’as vieilli
T’as toujours pas compris pourquoi
C’que tu fous là et où tu vas
La règle du jeu est introuvable
La fin du jeu inéluctable
Il se termine en général
Par un gros GAME OVER final



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Tu t’es barrée, bon débarras !

Tu me dis qu’t’as rencontré un mec
Que d’toute façon il t’faut un break
Moi je te dis prend tout ton temps
Envoie-moi un mail dans cent ans
Ou plutôt non, efface mon nom
Dans les contacts de ton iPhon
C’est pas tout ça, mais faut qu’j’y aille
J’te dis bonsoir, adios, bye bye

    Tu t’es barrée, bon débarras
    Et s’il te plaît, ne reviens pas !

Il était temps que tu dégages
On était comme deux lions en cage
J’t'aurais bouffé, j’me retenais
Je pouvais plus te supporter
Et puis hier soir j’ai trouvé l’mot
Enfin, plutôt ta vidéo
Ou tu m’annonces que tu me quittes
Qu’notre relation est une faillite

    Tu t’es barrée, bon débarras
    Et s’il te plaît, ne reviens pas !

Y avait que toi, que ton ego
Tes petites peines et tes bobos
Tu m’promettais que t’irais mieux
Et que demain serait radieux
J’ai attendu car je t’aimais
J’ai attendu car j’y croyais
T’es qu’une gamine, une petite peste
Une chipie jalouse et funeste

    Tu t’es barrée, bon débarras
    Et s’il te plaît, ne reviens pas !

Je ne sais même pas pourquoi je pleure
Si c’est la peine ou le bonheur
Pendant trois ans j’ai perdu pied
Perdu mes potes et ma santé
Tu m’as pompé mon énergie
Tous mes projets anéantis
Tu m’as croqué, tu m’as tout pris
J’étais un môme, j’étais soumis

    Tu t’es barrée, bon débarras
    Et s’il te plaît, ne reviens pas !

On s’est connu un soir d’été
Ma vie en vrac , j’étais bourré
Tu m’as regardé d’un air tendre
Avec tes yeux couleur de cendre
J’aurai jamais dû te sourire
Ce fut l’début d’un bad délire
J’ai pas compris comment t’as fait
Pour à ce point me fracasser

    Tu t’es barrée, bon débarras
    Et s’il te plaît, ne reviens pas !



© Patbac - France - n° 00055357-1

Margaux [Obsession]

C’est comme une obsession
Une forme de déraison
Je marche et tourne en rond
Sous l’éclat des néons

J’ai le cœur ravagé
Le souffle irrégulier
Incapable de penser
Penser à ce qui s’est passé

Je marche seul ce soir
Cherchant un peu d’espoir
Une lumière dans le noir
Les pleurs d’une guitare

T’es partie sans bagage
Pour un très long voyage
Laissant dans ton sillage
Le souvenir d’un visage

Toi si jeune et si belle
Electrique et charnelle
Au charme si naturel
Si gaie, si irréelle

J’suis tellement désolé
De n’pas t’avoir serrée
Dans mes bras bien-aimés
Et te dire que je t’aimais

Pourquoi es-tu partie
Sans mot, sans préavis
Pourquoi t’es-tu enfuie
Et mis fin à ta vie ?



© Patbac - France - n° 00055357-1

Je suis Anti

Je marche sur votre autorité
Je brise votre rigidité
Je crache sur toutes vos idoles
Je prend des cuites au vitriol
Je jette au feu vos crucifix
Vos uniformes et vos fusils
J’ignore c’que vous appelez famille
J’sais plus où j’ai mis la goupille…

    Merde à Papa, merde à Maman
    Merde au curé, merde au sergent
   

Je suis contre, opposé, anti
Je suis en rage et en conflit
J’urine dans l’urne républicaine
Je brûle ma voix au kérosène
J’arnaque le fisc et hadopi
J’voyage gratos et en wifi
J’me sers dans les hypermarkets
J’peux plus supporter leur racket

    Merde au pouvoir, merde aux patrons
    Merde à Mariane, merde au pognon


Je n’comprend pas vos obsessions
Vos délires, vos aliénations
Je n’comprend pas toutes vos haines
Et votre idéologie aryenne
Je vomie vos concepts moisis
Votre credo, votre philosophie
Je chie dans votre bouche immonde
Et dégueule votre vision du monde

    Merde aux fachos, merde aux racistes
    Merde à tous les ségrégationnistes


Je rejette votre petit confort
Vos bagnoles et vos coffre-forts
Vos vacances au ski, à la mer
Vos petits bonheurs éphémères
J’exècre la nature et le vert
Les écolos, le nucléaire
J’déteste la gauche radicale
Sa putain d’Internationale

    Merdes aux bourgeois, merde aux bobos
    Merde aux écos, merde aux gauchos


J’abhorre vos dieux, leurs panthéons
Leurs serviteurs et leurs bouffons
J’méprise tous les écrits sacrés
Qui ont enchaîné l’humanité
Curés, rabins, imams, gourous
Tous arnaqueurs, tous marabouts
Prêchant le tout et son contraire
De vrais comiques, j’suis MDR

    Merde à Yavé et Jéhova
    Merde à Vishnou, merde à Allah


J’aime pas c’que l’homme est devenu
Ses grandes magouilles, ses coups tordus
Luttons contre l’aliénation
Refusons toute exploitation
Nos rêves sont plus grand que leurs tours
Nos vies valent mieux que leurs discours
Redressons-nous et parlons fort
Retrouvons l’esprit Thermidor…

    Merde à Mickey, merde au fromage…
    Merde à Mickey, merde au fromage…



© Patbac - France - n° 00055357-1

J’aime, j’aime pas

J’aime trop la vie et les sorties
J’aime bien quand tout me réussit
J’adore être avec mes amis
Mais j’aime surtout les spaghettis

J’aime pas la neige, j’aime pas l’hiver
J’aime pas les mouffles, les pull-overs
Horreur des drames, des fait divers
Et j’aime pas les haricots verts

J’aime tout ce qui me fait marrer
Et les histoires qui m’font pleurer
J’aime les émotions partagées
Mais j’aime surtout le foie poêlé

J’aime pas du tout les prétentieux
Les arrivistes, les ambitieux
J’aime vraiment pas les fous de dieux
Et je n’aime pas les croque-messieurs

J’aime bien les enfants dissipés
J’adore les femmes émancipées
J’aime aussi qu’on me foute la paix
J’aime surtout les moules marinées

J’aime pas les cons, les bas du front
Ceux qui collent et adhèrent au Front
Ces paniquard qui ont les j’tons
Et j’aime pas la dinde aux marrons

J’aime la rosée au p’tit matin
Courir tout nu sur les chemins
Me rouler avec toi dans les foins
Mais j’aime surtout le riz au cumin

J’aime pas du tout les empêcheurs
Ni les blâmeurs ni les tricheurs
J’aime vraiment pas les emmerdeurs
Et j’aime pas la cuisine vapeur

J’aime le sourire de ton amour
Surtout quand tu me dis toujours
J’aime être avec toi tous les jours
Mais j’aime avant tout le boulgour



© Patbac - France - n° 00055357-1

Petit Blanc

Tu te lèves tôt dans ta cité
L’esprit alerte au garde à vous
La ville blanche est en danger
L’ennemi insidieux est partout
Ça grouille dans les caves, dans les rues
Ça rampe et fourmille dans l’métro
Cette ville française que t’as connu
Cette ville est d’venue un ghetto

    Petit Blanc, imbuvable et terne
    Tu sues l’aigreur et la rancœur
    Pauvre gland imbibé de haine
    Tu pues la colère et la peur

Tu fais escale au Rialto
Le temps d’un caf' et d’un pastis
Raymond, l’patron, est un héros
Et son rade est une oasis
Il a viré tous les négros
Tous les camés, tous les youpins
Les socialos et les bicots
Tout ce qui pue et tout c’qui craint.

    Petit Blanc, imbuvable et terne
    Tu sues l’aigreur et la rancœur
    Pauvre gland imbibé de haine
    Tu pues la colère et la peur

T’as tout perdu et t’as la haine
Ton taff, ta femme et même ton chien
C’est vrai qu’t’as vraiment pas eu d’veine
Alors qu’ t’avais tout fait tout bien
Même si t’es un vrai con raté,
Un bon à rien, un abruti
C’est pas normal d’être paumé
Car ton pays est envahi

    Petit Blanc, imbuvable et terne
    Tu sues l’aigreur et la rancœur
    Pauvre gland imbibé de haine
    Tu pues la colère et la peur

Heureusement qu’il y a le Front
Pour te soutenir et t’faire rêver
Eux, ils comprennent tes obsessions
Ils sont capables de tout changer
Pour une France franco-française
Foutre dehors les étrangers
Et sortir la France du malaise
Et s’retrouver entre français

    Petit Blanc, imbuvable et terne
    Tu sues l’aigreur et la rancœur
    Pauvre gland imbibé de haine
    Tu pues la colère et la peur

Demain viendra l’aube nouvelle
Dans ce pays si fier, si grand
Nous oublierons toutes nos querelles
Nous redeviendrons tout puissants
Vive les Travail, Famille, Patrie
Voilà des valeurs éternelles
Dehors toute cette sauvagerie
Il est temps d’sortir les poubelles

    Petit Blanc, imbuvable et terne
    Tu sues l’aigreur et la rancœur
    Pauvre gland imbibé de haine
    Tu pues la colère et la peur



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