dimanche 19 juillet 2015

Les Ogres

Du haut de vos tours imprenables
Vous dégustez votre festin
Riant à nos vies lamentables
À nos misérables destins
Vous riez fort, la langue épaisse
Les doigts juteux, le menton gras
En vous vautrant dans votre graisse
Et en déféquant dans vos bas
Vous dévorez tout ce qui passe
Tout ce qui croise votre chemin
De votre appétit de rapace
Et de votre rage de chien
Vous déchirez avec vos griffes
La viande vive des malheureux
Préférant ceux qui se rebiffent
Aux éreintés, aux souffreteux
Vous êtes les rois de ce monde
Et n'avez que faire de ses lois
Qu'importe si la colère gronde
Et si le petit peuple aboie
Même si la clameur de l’émeute
Vous a quelques fois réveillé
Votre clan domine la meute
Et il contrôle les destinées
Vous vous gaussez de la détresse
De la peine et de la douleur
Vous n’y voyez qu’avec ivresse
L’apologie de vos valeurs
Cela fait des milliers de lunes
Que vous œuvrez incognito
Que vous amassez des fortunes
Multipliez vos capitaux
Le pouvoir rend mégalomane
Vous enflez et vous sentez fort
Mais au bout pour tous le même drame
Au fond du couloir, c’est la mort
Au terme d’une vie malfaisante
Au moment de faire ses adieux
Votre âme, inquiète, agonisante
Priera de n’pas croiser son Dieu

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