dimanche 15 mai 2016

La liste longue de mes regrets


Je ne sais plus où j'ai rangé
La liste longue de mes regrets
Où l'ai-je mise, qu'en ai-je fait
Où sont mes rêves oubliés
Je l'ai cherchée dans ma mémoire
Ai retourné tous les tiroirs
Mais j'ai abandonné l'espoir
De pouvoir un jour la revoir
J'y avais tracé, délicats
Des mots choisis pour leur éclat
Des désirs fous, des vœux de choix
Tous mes secrets et mes émois
Je tourne en rond, je cherche en vain
J'ai refait cent fois le chemin
Que j'ai parcouru tant de fois
Que j'ai exploré avec toi
J'ai beau fouiller chaque recoin
Et poser mon regard au loin
Je ne sais plus où j'ai caché
La liste longue de mes regrets

Ras-Le-Cul


Nous sommes les enfants pré-apocalyptiques
D'un monde en totale et parfaite déréliction
Nous fonçons dans le mur en mode supersonique
Satisfaits de nos choix et de nos ambitions


Qu'importent les dégats que nos choix occasionnent
La planète appartient à ceux qui l'ont conquise
Qu'importent les vallées, les jardins qu'on bétonne
Nous sommes les seigneurs, nous sommes ceux qui maîtrisent

Les instruments guerriers que nous forgeons en masse
Sont les bijoux précieux de notre avidité
La mort n'est qu'une option, pourvu que l'on amasse
La souffrance infligée, un détail obligé

Les valeurs faisandées que notre esprit diffuse
Pénètrent chaque strate de nos activités
Nous nous haïssons tous, la phobie nous abuse
Et ne voyons en l'autre qu'un rival à lyncher

Nous forgeons chaque jour notre destin funeste
Et creusons notre tombe avec application
Nous portons en nous-mêmes les relents d'une peste
Conscients de son danger et de sa contagion

Nous savons tout cela et nous en délectons
Suicidaires absolus de sociétés usées
Nous portons en nos gènes ceux de la déraison
Et pressons la foulée vers la fin programmée

dimanche 9 août 2015

Vous me manquez

Vous souvient-il notre amour fou
Notre passion anthropophage
Quand nous nous aimions sans tabou
Livrant nos corps à l'abordage

Vos seins gonflés aux tétons raides
Entre lesquels je me lâchais
Me laissent orphelin et m'obsèdent
Divine gorge que je léchais

Quand je pense à votre nombril
Que ma langue taquinait mutine
Je vous revoie émue, fébrile
Sensuelle, belle et libertine

Votre con me manque et je rêve 
À son nectar musqué et suave
Au velours soyeux de sa fève
Qui faisait de moi votre esclave

Votre cul sublime me hante
Et je regrette vos fossettes
Vous fûtes une fougueuse amante
Pendant nos parties de levrette

Nos arabesques délicieuses
Et nos géométries osées
Firent de nos joutes crapuleuses
Des chefs-d'œuvre de l'art abstrait

Chaque seconde je pense à vous
Et à notre fusion charnelle
Courons encore le guilledou
Réinventons la bagatelle 

Revivons notre amour délire
Et notre passion dévorante
Nous nous aimerons à mourir
Complices d'une fièvre brûlante

samedi 8 août 2015

Suicide Blues

C'est ce soir que je dois mourir
J'ai décidé de m'en aller
Sans un adieu, sans un soupir
Sans hésiter et sans regret

Je suis parti beaucoup trop loin
En cherchant un sens à ma peine
Je me suis perdu en chemin
Dans la douleur qui était mienne

Je n'ai pas su trouver l'élan
Nécessaire à ma délivrance
Ni réconfort, ni stimulant
Pour atténuer ma souffrance

Tous mes amours, tous mes amis
Tous ceux qui ont croisé ma route
Diront que je les ai trahis
Et ils auront raison sans doute

Mais la tumeur était profonde
Aucun espoir de rémission
Ma vision portée sur le monde
Ne me procurait qu'aversion

Déçu cent fois par l'âme humaine
Par sa bêtise, sa petitesse
Je me délectais de ma haine
Je me vautrais dans la bassesse

Je ne souffre plus mes penchants
Moi qui avait chéri la vie
Je suis devenu malfaisant
Inconsolablement aigri

Tout l'amour que j'avais pour elle
S'est enkysté profondément
Entre nous restent les querelles
C'est triste insupportablement 

C'est pourquoi il me faut partir
Cesser le mal que je répands 
Ne garder que le souvenir
Du temps ou nous étions amants

mercredi 5 août 2015

Mange ta douleur

Mange ta douleur et bois ta peine
Bouge ta carcasse et traîne tes chaînes
T'avances en biais vers le grand trou
Tu passes le temps un point c'est tout
Tu sais même pas c'que tu fous là
Aucune réponse à tes "Pourquoi"
Ton numéro tatoué dans l'dos
Te donne accès à ton caveau
Tu trimes, tu transpires, tu t'épuises
Il serait temps qu'tu réalises
Que t'es l'esclave de tes besoins
Que t'es plus malheureux qu'ton chien
Les traces que derrière toi tu laisses
Ne sont qu'une suite de tickets de caisse
Tu survis pas, tu surconsommes
Tu ne jouis pas mais tu fais comme
Ta queue qui pend molle et flétrie
Que cette fille branle sans envie
N'est que l'antenne de ta cervelle
Elle est son mouvement perpétuel
Tu bouffes de la merde en sachet
Et tu chies l'aigreur par paquets
Les poisons que tu ingurgites
Te rongent l'intérieur comme des mites
À quarante ans t'es déjà vieux
T'as pris du bide, tu perds tes ch'veux
L'image que tu vois dans la glace
Te fout les jetons et tu grimaces
T'as plus l'contrôle, ça fait flipper
T'as pas vu passer les années
Le bonheur virtuel que tu feins
N'est qu'une sitcom de TF1
Tout est bidon, tellement futile
Tu n'sers a rien, t'es inutile
L'aliénation que tu ressens
Est ta prison depuis longtemps
Tu voudrais bien foutre le camps
Mais t'as un crédit sur vingt ans
T'aimerais tellement tout foutre en l'air
Sortir du piège de ce calvaire
Mais pour ça il faut du courage
De la volonté, de la rage
Faudrait qu't'en aies vraiment envie
Qu'ce soit pas seulement une lubie
Mais tu préfères ton p'tit confort
Grand partisan du moindre effort
Sans doute est-t-il déjà trop tard
Ton train vient de quitter la gare
Tu retournes à ton canapé
Qu'y a-t-il ce soir à la télé
"Chérie, tant qu't'es dans la cuisine
Apportes-moi donc une p'tite bibine"
La vie faut la prendre comme elle vient
Jouer les rebelles ne sert à rien
Un taff, une femme, un chien, des gosses
Tout l'monde peut pas être un colosse
Mieux vaut une chaude médiocrité
Qu'une vie de lutte compliquée
Mieux vaut la chaleur du troupeau
Que vivre libre hors de l'enclos
C'est ton point d'vue et tes options
Mais j'suis pas sûr que t'aies raison
Depuis qu't'es né, t'attends la mort
Tu n'fais que suivre le corridor
Alors ne te retourne pas
Ou tu pourrais faire un faux pas
En voyant c'que tu as raté
Tout c'que tu as laissé filer
Ces années mornes, la tête vide
À regarder s'creuser tes rides
Existe-t-il la moindre chance
De justifier ton existence
La réponse est dans la question
Ta vie n'est qu'une brève illusion
Donc, quand t'auras fini ton temps
Éteins la lumière en sortant

Sortilèges

Lorsque s'installe la nuit brune
Qu’ombres et ténèbres se confondent
Comme tous les soirs de pleine lune
Le fabuleux revêt le monde

Ce qui le jour paraît inerte
Au crépuscule déjà frémit
On communique, on se concerte
On se prépare à la grand nuit

Le frémissement des fougères
Est le prélude du boucan
Tandis qu'une brume légère
Masque le sol d'un linceul blanc

Tous les rampants suivent et se pressent
Sur le chemin fort emprunté
Menant au cœur de la kermesse
Dans la Clairière des Assemblées

Les colombes posées sur les branches
Piaillent une clameur tapageuse
Et forment une ramure blanche
Une vision ensorceleuse

Les loups sont arrivés par mille
Et se sont unis en un clan
Ce sont deux mille yeux jaunes qui brillent
Et contemplent la lune en hurlant

Les cerfs aux royales ramures
Aux sabots noirs, aux yeux de feu
Semblent invoquer dans un murmure
Les esprits sacrés de ces lieux

Dans un tourbillon de lucioles
Les licornes apparaissent enfin
Sublimes, mutines, elles caracolent
Suivies d'une armée de lutins

Les vampires et les loups-garous
Elfes, génies et farfadets
Se sont tous donnés rendez-vous
Pour célébrer l'union sacrée

La nuit s'annonce longue et folle
Sans une pause jusqu'au matin
De sarabandes en farandoles
C'est le sabbat des magiciens

Liesses, délices et bombance
Chacun fait une place de choix
À ceux qui rentrent dans la danse
C'est l'hymne suprême à la joie

On crie, on hurle, on grogne, on brame
On danse, on saute, on vole, on court
La tension monte, les cœurs s'enflamment
La démence dure jusqu'au jour

L'aube apparaît, ainsi s'achève
Le carrousel des sortilèges
Le monde morne baille et se lève
Et disparaissent les cortèges

jeudi 30 juillet 2015

Le rêve de Neptune

Demain, je volerai sur le tranchant des flots
Où, ivre d’alizés, d’azur et de lumière,
J’approcherai les hommes arrogants et idiots,
Leur cortège d’erreurs, leurs us et leurs manières.

Ce soir, je quitterai mes profondeurs intimes,
Mon peuple, mes sujets, mes proches et amis.
Et ils ne verront rien quand mes larmes divines
Aux flux nacrés du fond se seront réunies.

Je ne suis plus un Dieu ou je ne veux plus l’être
L’espace d’un futur que j’aspire à changer.
Homme non plus je suis, bien que souhaitant paraître
A leur image pair pour mieux les défier.

Leurs pouvoirs sont infimes comparés à leurs faits.
Mais la raison les fuit, leur laissant la folie.
Excessifs et cruels, ils puisent en leurs méfaits
L’ivresse formidable vitale à leur survie.

Sans violence je veux vaincre la barbarie,
Une dernière fois, pour leur ultime sort,
J’affréterai mon arche et sur l’Océanie
J’irai à leur rencontre et j’irai jusqu’au port.

Et je m’envolerai sur le tranchant des flots
Où, ivre d’alizés, d’azur et de lumière,
J’en oublierai les hommes, pauvres fous, pauvres sots
Qui se croient éternels, ils ne sont qu’éphémères.

mercredi 22 juillet 2015

Welcome

Ils ont frappé à notre porte
Porteurs d'un espoir juste et fou
Et d'une détermination forte
Ne plus vouloir vivre à genoux

Ils souhaiterait simplement vivre
Travailler la terre de leurs mains
Exploiter les diamants, le cuivre
Etre enfin chez eux souverains

Mais l'Afrique appartient à d'autres
Aux blanches multinationales
Qui se délectent et qui se vautrent
Dans les profits et les scandales

Terre d'éternelles convoitises
Zone de discordes et de conflits
Qu'il y a des siècles on colonise
Qu'on défigure et qu'on spolie 

Ils ont donc bravé les tempêtes
Traversé les guerres, les déserts
Ils n'avaient qu'une idée en tête 
Un seul objectif l'Angleterre

A bord de rafiots improbables
Aux mains de cupides passeurs
Ils ont accosté sur le sable
Transis par le froid et la peur 

Chaque jour des milliers arrivent
Et chaque jour des milliers meurent
Une tragédie entre deux rives
Entre deux mondes un crève-cœur

Ils ont abandonné en route
Le peu qu'on leur avait laissé
En espérant trouver sans doute
Un peu de solidarité 

Mais l'Europe n'a pas de mémoire
Ayant pillé copieusement
Elle refoule la vague noire
En hurlant à l'envahissement

Minables sont notre indifférence
Notre égoïsme, notre confort
Face à cette désespérance
Face à la douleur et la mort

Ils ont frappé à notre porte
Pour un peu de fraternité
Ils ont frappé à notre porte
Que nous avons cadenassée

dimanche 19 juillet 2015

Les Ogres

Du haut de vos tours imprenables
Vous dégustez votre festin
Riant à nos vies lamentables
À nos misérables destins
Vous riez fort, la langue épaisse
Les doigts juteux, le menton gras
En vous vautrant dans votre graisse
Et en déféquant dans vos bas
Vous dévorez tout ce qui passe
Tout ce qui croise votre chemin
De votre appétit de rapace
Et de votre rage de chien
Vous déchirez avec vos griffes
La viande vive des malheureux
Préférant ceux qui se rebiffent
Aux éreintés, aux souffreteux
Vous êtes les rois de ce monde
Et n'avez que faire de ses lois
Qu'importe si la colère gronde
Et si le petit peuple aboie
Même si la clameur de l’émeute
Vous a quelques fois réveillé
Votre clan domine la meute
Et il contrôle les destinées
Vous vous gaussez de la détresse
De la peine et de la douleur
Vous n’y voyez qu’avec ivresse
L’apologie de vos valeurs
Cela fait des milliers de lunes
Que vous œuvrez incognito
Que vous amassez des fortunes
Multipliez vos capitaux
Le pouvoir rend mégalomane
Vous enflez et vous sentez fort
Mais au bout pour tous le même drame
Au fond du couloir, c’est la mort
Au terme d’une vie malfaisante
Au moment de faire ses adieux
Votre âme, inquiète, agonisante
Priera de n’pas croiser son Dieu

vendredi 17 juillet 2015

La ballade du déprimé

Je vous écris, depuis ma nuit
Et mon isolement chronique
Je flotte encore au fond d’un puits
Où baignent tous mes déchets toxiques
Je patauge dans ce lisier
Et je me vautre dans l’indolence
Qu'il est tentant de dériver
Et de se nourrir du silence

     C'est la ballade du déprimé
     Du cafardeux et du morose
     La ritournelle de l'accablé
     Qui s'éclate avec sa névrose

J’apprécie le bien-être moite
Que me procure l'obscurité
Et la sensation délicate
De ma vulnérabilité
Je plane ivre entre deux mondes
Conscient de mes égarements
J'explore circonspect et je sonde
Les frontières floues de mes tourments

     C'est la ballade du déprimé
     Du cafardeux et du morose
     La ritournelle de l'accablé
     Qui s'éclate avec sa névrose

Je suis triste et mélancolique
Sans en connaître les raisons
Et ma camisole chimique
A sur moi l'effet du poison
Je lutte en vain contre mes peines
Mon dégout et mon apathie
Tandis que j'attends que revienne
Mon appétence pour la vie

     C'est la ballade du déprimé
     Du cafardeux et du morose
     La ritournelle de l'accablé
     Qui s'éclate avec sa névrose

Demain encore j'émergerai
A nouveau libre de mes abîmes
J'irai jusqu'au prochain arrêt
Jusqu'à la prochaine déprime...

     C'est la ballade du déprimé
     Du cafardeux et du morose
     La ritournelle de l'accablé
     Qui s'éclate avec sa névrose

mercredi 15 juillet 2015

Je cherche encore

Je cherche dans le ciel de septembre
La lueur éteinte des souvenirs
Les mots gommés, les lettres d'ambre
Les joies oubliées et les rires
Nous étions deux, indivisibles
Dans notre seule immensité
Nous étions deux corps invincibles
Exultant notre unicité

     Je cherche encore ce que je cherche
     Perdu au milieu du néant
     Mon esprit se brouille et s'assèche
     Au bord de ce gouffre béant

La lune blanche que la nuit voile
Observe de son œil intrusif
Nos corps imbriqués sous la toile
D'un lit défait et addictif
L'aliénation de nos étreintes
Et le supplice de nos ardeurs
Impressionnent de leurs empreintes
Notre mémoire et nos douleurs

     Je cherche encore ce que nous fûmes
     Dans la solitude et le doute
     Alors que le passé exhume
     Les certitudes que je redoute

Le crépuscule de notre idylle
S’enflamme dans un ciel carmin
Et la canicule de ton île
S’éteint lascive sans lendemain
Il me souvient ton épiderme
Et le soyeux de ton pubis
Lorsque sans un seul jet de sperme
Je débauchais le Paradis

     Je cherche encore cette lumière
     Qui m’aveuglait et me guidait
     Je cherche ta main qui hier
     M’émouvait et me rassurait

L’usure efface mon encéphale
Et lentement je me dissous
Les images et les sons s’emballent
Tout se confond, tout devient flou
La nuit m’attend je l’imagine
Dans son implacable corset
Elle m’attend belle et féminine
Éternellement, je vais l’aimer

     Je cherche encore ce que je cherche
     Perdu au milieu du néant
     Mon esprit se brouille et s'assèche
     Au bord de ce gouffre béant



© Patbac - France - n° 00055357-1

J'suis mort

J'aurais pu naître en temps de paix
Dans un pays démocratique
J'aurais eu une enfance dorée
Et une éducation classique
Mais je suis né à Fallujah
Mauvais endroit, mauvais moment
Et ils ont tué au nom d'Allah
Leurs propres frères musulmans
A quoi joue Dieu dans son royaume
Est-il aveugle, sourd ou trop vieux
Pour laisser ainsi tous les hommes
Tuer au nom du religieux ?
Maint'nant j'suis sûr que Dieu existe
Et que si nous nous entre-tuons
Si nous sommes autant bellicistes
C'est pour lui plaire, c'est en son nom.

   C'est c'que je dis bien haut et fort
   C'est c'que je crie depuis qu'j'suis mort

J'aurais pu grandir normalement
Dans une cité riche et prospère
J'aurai pu être cet enfant
Ce citoyen heureux et fier
Mais je suis né à Kigali
Ville de chaleur et de misère
Je suis né de parents Tutsis
Quelques années avant l'enfer
Pourquoi mon père n'a pas lutté
Quand ils ont éventré ma sœur
Pourquoi ma mère n'a pas pleuré
Quand ils lui ont arraché le cœur
La barbarie est une tumeur
Nous sommes pires que des animaux
On ne sait plus pourquoi on meurt
Et l'origine de ce chaos

   C'est c'que je dis bien haut et fort
   C'est c'que je crie depuis qu'j'suis mort

J'aurais pu vivre plus au Sud
Dans un état de liberté
Où les conditions sont moins rudes
Le quotidien plus enchanté
Mais je survis à Pyongyang
Cité prisonnière de ses peurs
De son économie exsangue
De la folie d'un dictateur
Le communisme fut un beau rêve
Que nous avons tant exhalté
Mais quand je vois tous ceux qui crèvent
Quand je vois ces désanchantés
J'me dis que toute cette misère
Cette souffrance et ce malheur
Ne peuvent que devenir colère
Pour bâtir un monde meilleur

   C'est c'que je dis bien haut et fort
   C'est c'que je crie depuis qu'j'suis mort

J'aurais pu mourir bien plus tard
Dans ce pays que j'aimais tant
J'aurai pu vivre mais le hasard
En a décidé autrement
Est-ce la malchance ou la connerie
Difficile ici de trancher
Quand l'on sait que dans ce pays
Le port d'arme est une fierté
Smith & Wesson, Kalashnikov
On les trouve en supermarket
Et après chaque catastrophe
Ils disent qu'il faut que ça s'arrête
Mais personne ne fera la promesse
Sous peine d'en prendre une dans la tête
De mettre fin à ce business
Welcome to the United States



© Patbac - France - n° 00055357-1

mardi 14 juillet 2015

Fait divers

Mon pauvre Gaston, t'es vraiment con
Elle était dingue, un vrai démon
Mais t'aurais pu faire attention
Au lieu d'te la jouer Cro-Magnon

Gaston mon frère t'es un vrai cas
J'te dis qu'il y en a pas deux comme toi
C'est déjà la troisième nana
Que tu exploses ce dernier mois

Mon vieux Gaston, c'est quoi ta came
C'est quoi ton blème avec les femmes
Fait quelque chose, change de programme
Faut toujours qu'ça s'termine en drame

Cette fois Gaston c'est le gros lot
C'est plus un drame, c'est Waterloo
Elle est plus raide qu'un javelot
Elle est glacée comme un frigo

Gaston, mon pote, t'es un boulet
Il est un peu tard pour pleurer
Aides-moi plutôt à nettoyer
Passe-moi le seau qui est sous l'évier

Une femme, Gaston, c'est un mystère
Un coffre englouti, une galère
Mais c'est aussi une sœur, une mère
L'origine de la vie sur terre

Maintenant Gaston, faut qu'tu te barres
Ou je t'en colle une dans l'cigare
Finalement t'es un vrai connard
Un impuissant, un mou du dard

Dégage Gaston, reviens jamais
Essaye de te faire oublier
J'dirai rien à nos associés
J'dirai qu'j'sais pas où t'es passé

Mon pauvre Gaston, t'es qu'un sale con
Elle était dingue, un vrai démon
T'aurais pas dû faire un carton
Et te la jouer Cro-Magnon


© Patbac - France - n° 00055357-1

dimanche 12 juillet 2015

Il paraît que

Le sexe y a pas qu'ça dans la vie
C'est c'que me disait Sifredi

La bouffe faut éviter le gras
C'est c'que me disait Gargantua

La guerre c'est pas bien, c'est pas beau
C'est ce que me disait Rambo

Le pouvoir rend cruel et fou
C'est c'que me disait Mobutu

L'argent, tu en veux toujours plus
C'est ce que me disait Crésus

La mode c'est tout l'temps démodé
C'est c'que m'disait Jean-Paul Gaultier

L'école c'est quand même un peu le bagne
C'est c'que me disait Charlemagne

L'avenir faut l'prendre à bras-le-corps
C'est c'que m'disait Terminator

La religion j'y ai jamais cru
C'est c'que m'disait le p'tit Jésus 

L'amour c'est ce qu'il y a d'plus enivrant
C'est ce que me disait Don Juan

La vie c'est comme un météore
C'est ce que me disait La Mort


© Patbac - France - n° 00055357-1

vendredi 10 juillet 2015

Pourquoi ?

Pourquoi t'es né, bébé, est-ce que tu l' sais ?
A quoi ça sert tout ça, où est-ce que tu vas ?
La vie s'enfuit, petit, vers l'infini
Perds pas de temps, enfant, t'es déjà grand

Pourquoi tu trimes, t'escrimes, à quoi ça rime ?
Pour des patrons, mon bon, des maquignons
De vrais pourris, l'ami, de gros nantis
Qui te jetteront, bouffon, comme un vieux con

Pourquoi tu votes, mon pote, pour qui tu votes ?
Pour des salauds, mon beau, des démagos
Ils t'ont baisé, je sais, t'as pas aimé
Faut qu'ça s'arrête, tout net ou faut qu'ça pète

Pourquoi tu vis, chérie, pour qui tu jouis ?
Pour un julo, trop beau, un hidalgo
Mais tu te leurres, mon cœur et puis tu pleures,
Pour un salaud, macho, un gigolo

Pourquoi tu meurs, douleur, c'est déjà l'heure
Pas eu le temps, Maman, de prendre le temps
J'veux pas partir, souffrir, j'veux pas mourir
T'as pas le choix, mon gars, il va faire froid.



© Patbac - France - n° 00055357-1

Nultinationales

Pepsi, Total, Orange, Coca,
BP, Enron et Paribas,
Apple, Mercedes, Ikea,
Bouygues, Carrefour et PSA,
Sanofi, IBM, Nutella,
Samsung, Danone et Areva,
MacDo, Google, HP, Honda,
Leclerc, HSBC, Veolia,

   Grands Manitous de nos envies
   Escrocs sordides de nos désirs
   Guides spirituels de nos survies
   N'en jetez plus, je vais vomir

Facebook, Auchan, Carte Visa,
EDF, Sony, Toyota,
Intel, Ricard, Exxon, Zara,
Renault, Gasprom, Wall-Mart, Axa,
Publicis, Barclays, Aviva,
Thales, ING, Rexona,
L'Oréal, Goldman Sachs, Matra,
Natixis, Cisco, Groupama,

   Nos vies valent moins que vos produits
   Travail d'esclaves pour consommer
   Et quand vous nous aurez tout pris
   Il sera le temps de crever

Accor, Monsanto, Seita,
Oracle, BMW, Fanta,
Airbus, Amazon, Dexia
FNAC, SFR, Castorama
Valeo, Monoprix, Habitat
Swatch, Alcatel et Yamaha
Vinci, Siemens, Ushuaïa,
KFC, LG, Sephora,

   Voleurs, violeurs sans états d'âme
   Pollueurs sans foi de nos destins
   On en peux plus de toutes vos cames
   On en peux plus d'vos baratins
   Gardez pour vous vos manigances
   Vos exactions et vos pillages
   L'ordre mondial de la finance
   Nous maintient tous en esclavage
   Vous nous avez piégés, baisés
   Et nous n'avons rien vu venir
   Continuez tant que vous pouvez
   Demain sera notre avenir !

Boeing,
Quick,
Vivendi,
Philip Morris
Suez,
Crédit Agricole,
Fiat,
Monsanto,
Casino,
EBay,
Free,
Gifi,
Alstom,
Lagardère,
FedEx,
PMU,
Flunch,
Kronenbourg,
Audi,
ArcelorMittal,
Disney,
Metro Goldwin Meyer,
Burger King,
Michelin,
Budweiser,
Pernaud,
Fly,
Nestlé,
Leroy Merlin
Thomson,
Nissan,
LVMH
Etc...



© Patbac - France - n° 00055357-1

J’ai vu le loup

J'ai vu le loup
Il y a une demie-heure
Il m'a fait Ouh!
Et je n'ai pas eu peur
Où vas-tu
M'a-t-il demandé
Chez le Roi Ubu
Lui ai-je chanté...

Il n'est pas méchant
Car il est très très vieux
Il n'a plus de dents
Il souffre des yeux
Il peux plus courir
Longtemps dans les bois
Sous peine de souffrir
Pendant plusieurs mois

Pour le chaperon
Il plaide non coupable
Pour les p'tits cochons
C'est juste une fable
La chèvre et l'agneau
Ce n'était pas lui
Encore des ragots
Et des calomnies

J'ai vu le loup
Il y a une demie-heure
Il m'a fait Ouh!
Et je n'ai pas eu peur...



© Patbac - France - n° 00055357-1

Vie-déo Game

Le chemin défile sous tes pieds
Comme un tapis roulant grippé
Tu avances toujours et encore
Et tu sais qu’si t’arrête, t’es mort
Dans ce décor de carton-pâte
Tu te débats pauvre primate
Aux carrefours tu dois choisir
Une direction et t’y tenir
Ta vie est la somme de tes choix
Avec tes doutes, portant ta croix
Ouvre cette porte, joue cette séquence
Choisis tes mots ou tes silences
Quoique tu fasses tu continues
Cette course folle et soutenue
Ton personnage gagne des points
En expérience, en coups de poing
Tu ris, tu pleures, tu jures, tu cries
C’que tu choisis, c’est c’que tu vis
Jouer des coudes, gagner des thunes,
Tu cherches toujours à faire fortune
Ou bien alors tu la joues Cool
T'as pas envie d’finir maboule
Mais pour passer tous les levels
Faudra la jouer Machiavel
Tes qualités seront requises
Si tu veux pas être dans la mouise
Tu montes, tu vises toujours plus haut
Et tu t’dis : chienne de vie-déo
Mais plus t’avances, plus tu faiblis
T’as l’expérience mais t’as vieilli
T’as toujours pas compris pourquoi
C’que tu fous là et où tu vas
La règle du jeu est introuvable
La fin du jeu inéluctable
Il se termine en général
Par un gros GAME OVER final



© Patbac - France - n° 00055357-1

Tu t’es barrée, bon débarras !

Tu me dis qu’t’as rencontré un mec
Que d’toute façon il t’faut un break
Moi je te dis prend tout ton temps
Envoie-moi un mail dans cent ans
Ou plutôt non, efface mon nom
Dans les contacts de ton iPhon
C’est pas tout ça, mais faut qu’j’y aille
J’te dis bonsoir, adios, bye bye

    Tu t’es barrée, bon débarras
    Et s’il te plaît, ne reviens pas !

Il était temps que tu dégages
On était comme deux lions en cage
J’t'aurais bouffé, j’me retenais
Je pouvais plus te supporter
Et puis hier soir j’ai trouvé l’mot
Enfin, plutôt ta vidéo
Ou tu m’annonces que tu me quittes
Qu’notre relation est une faillite

    Tu t’es barrée, bon débarras
    Et s’il te plaît, ne reviens pas !

Y avait que toi, que ton ego
Tes petites peines et tes bobos
Tu m’promettais que t’irais mieux
Et que demain serait radieux
J’ai attendu car je t’aimais
J’ai attendu car j’y croyais
T’es qu’une gamine, une petite peste
Une chipie jalouse et funeste

    Tu t’es barrée, bon débarras
    Et s’il te plaît, ne reviens pas !

Je ne sais même pas pourquoi je pleure
Si c’est la peine ou le bonheur
Pendant trois ans j’ai perdu pied
Perdu mes potes et ma santé
Tu m’as pompé mon énergie
Tous mes projets anéantis
Tu m’as croqué, tu m’as tout pris
J’étais un môme, j’étais soumis

    Tu t’es barrée, bon débarras
    Et s’il te plaît, ne reviens pas !

On s’est connu un soir d’été
Ma vie en vrac , j’étais bourré
Tu m’as regardé d’un air tendre
Avec tes yeux couleur de cendre
J’aurai jamais dû te sourire
Ce fut l’début d’un bad délire
J’ai pas compris comment t’as fait
Pour à ce point me fracasser

    Tu t’es barrée, bon débarras
    Et s’il te plaît, ne reviens pas !



© Patbac - France - n° 00055357-1

Margaux [Obsession]

C’est comme une obsession
Une forme de déraison
Je marche et tourne en rond
Sous l’éclat des néons

J’ai le cœur ravagé
Le souffle irrégulier
Incapable de penser
Penser à ce qui s’est passé

Je marche seul ce soir
Cherchant un peu d’espoir
Une lumière dans le noir
Les pleurs d’une guitare

T’es partie sans bagage
Pour un très long voyage
Laissant dans ton sillage
Le souvenir d’un visage

Toi si jeune et si belle
Electrique et charnelle
Au charme si naturel
Si gaie, si irréelle

J’suis tellement désolé
De n’pas t’avoir serrée
Dans mes bras bien-aimés
Et te dire que je t’aimais

Pourquoi es-tu partie
Sans mot, sans préavis
Pourquoi t’es-tu enfuie
Et mis fin à ta vie ?



© Patbac - France - n° 00055357-1